Acid Town tome 4

Résumé : ce nouveau tome nous propose un retour 10 ans en arrière, au moment de l’assassinat du boss du gang Kawaguchi, résultat de la guerre avec son clan rival, la fameuse Seidôkai. Nous allons découvrir ce qu’il est advenu des enfants de Masahisa Sanada suite à son décès, pour se rendre vite compte qu’il y a bien plus de connexions entre les personnages de la série, que ce qu’on aurait pu croire…

Avis : voilà déjà plus de 3 ans que Taifu Comics nous avait laissé en plein cliffhanger avec la fin du tome 3 d’Acid Town, qui nous tenait complètement en haleine. Une attente interminable qui prend donc fin avec le retour de cette sublime série.

Mais les premières pages de ce nouvel opus nous refroidissent pas mal… On ne retrouve pas le héros, Yuki, mais les deux pontes actuels des clans mafieux rivaux que l'on connaît. Surprenant au premier abord, on se rend en fait compte au fil de l’eau que le flash back proposé va nous permettre de mieux appréhender l’univers Acid Town et les relations entre personnages.

Ainsi, on reprend vite goût à la narration irréprochable de Kyugo, en dévorant les pages sans s’arrêter, malgré des chapitres très courts qui nous permettraient de lire l’œuvre par bribes. Difficile d’en dire plus sans vous spoiler, mais je peux vous assurer que l’on va de surprise en surprise, et on ne peut s’empêcher de se remémorer des scènes des précédents volumes, en les voyant sous un tout autre angle.

Côté graphismes, on est toujours plongés avec brio dans des décors de quartiers peu recommandables, et la justesse des traits des visages des protagonistes aide à ce réalisme cru. On reprochera tout de même quelques ressemblances trop marquées entre certains personnages des différentes périodes, ce qui est un peu perturbant, surtout au début du récit, où l’on doit appréhender un tout nouveau scénario.

Bref, on est ravis de voir que le niveau est toujours très haut sur cette série qui fait partie de l’un de mes premiers coups de cœur Boy’s Love. Cependant, ce volume aurait tout aussi bien pu être un spin-off : il aide à en savoir plus sur le passé de quelques personnages, mais n’est pas obligatoire pour la compréhension de l’histoire principale. On a bien trop hâte de reprendre là où on en était dans le tome 3 pour ne se voir servir qu’un flash back, surtout après une si longue attente… Dommage !

Note : 8,5/10, un récit prenant et bien mené mais pas indispensable à la série

Under The Blue Sky

Résumé : recueil d'histoires courtes dont la principale met en scène Kôhei, un jeune tokyoïte qui débarque en pleine campagne japonaise. Après un accueil un peu glacial de ses nouveaux camarades de classe, la bienveillance de Yûta vont révéler la vraie nature de Kôhei, un garçon gentil et humble, qui va alors faire l'unanimité. Mais celui qui intéresse vraiment le nouveau, c'est Yûta, et rien que lui...

Avis : avec ce oneshot, Taifu Comics nous fait découvrir une auteure de talent ! Aki Aoi livre une oeuvre pleine de douceur, de poésie, et même de réflexion. La première histoire nous transporte dans un univers loin de celui qu'on a l'habitude de voir dans les mangas Boy's Love, une campagne isolée, qui ne manquera pas de nous rappeler le décor de Kids On The Slope.

D'ailleurs, l'ambiance générale de "Bleu Azur" nous rappelle ce titre : un jeune homme urbain débarque dans une campagne et tombe amoureux d'un de ses habitants. Et ça fonctionne : on s'imagine l'espace de quelques dizaines de minutes sur une belle plage calme, avec ces deux personnages magnifiques et eux-mêmes poétiques, qui pourraient être tout droit sortis d'une oeuvre de Rihito Takarai.

Cette poésie, on la retrouve encore dans "Night & Go", qui nous arracherait presque une larme tant on assiste, impuissant, à la détresse d'un amour unique, non concrétisé et cruel... Idem pour le dernier chapitre, d'une beauté sans nom, qui imagine un monde où nous serions tous des acteurs, dont la vie serait écrite au fil du temps par des scénaristes, non autorisés à rencontrer leur "humain". Une métaphore qui donne envie de relire le oneshot, tant il nous permet d'aborder les histoires avec un tout autre point de vue.

Seul petit bémol, "La forêt de l'au-delà", une histoire fantastique qu'on a un peu de mal à comprendre, tant sa complexité ne peut tenir en si peu de pages... Mais même là, nos yeux continuent à se régaler du trait fin et soigné de la mangaka.

Bref, on n'a plus qu'une hâte, que Taifu nous fasse découvrir les autres oeuvres d'Aki Aoi !

Note : 9,5/10, des histoires magnifiquement douces, poétiques et littéraires

My Bodyguard

Résumé : Chihiro, le jeune héritier d'une famille très riche, se sentait toujours très seul... jusqu'au jour où son garde du corps lui a suggéré d'envoyer un message par ballon. Celui-ci a atterri dans un petit village, entre les mains d'Akira, qui a aussitôt répondu à l'expéditeur ! Depuis 10 ans, les deux garçons devenus des adultes, correspondent ainsi par courrier, alors qu'ils ne se sont vus qu'une fois dans leur vie. Mais cette amitié va faire ses preuves le jour où Chihiro débarque à Tokyo sans le sou, sans travail, et sans logement... Chihiro va recueillir son meilleur ami, et finir par en faire son garde du corps. Mais le bel étudiant ne va pas vouloir en rester là, puisqu'il est éperdument amoureux d'Akira depuis leur première rencontre !

Avis : avoir un manga de JUNKO entre ses mains, c'est toujours un régal ! La preuve une nouvelle fois, avec cette histoire vraiment très mignonne et qui sort un peu de l'ordinaire schéma d'un scénario mettant en scène des amis d'enfance. Ici, on a d'autres enjeux, particulièrement la solitude de Chihiro, que l'on devine être une détresse pour lui, qui aurait pu l'amener à une profonde dépression. Mais depuis l'arrivée de son seul ami chez lui, on constate immédiatement que le jeune héritier n'a jamais été aussi heureux de sa vie, et c'est très beau à voir, d'autant plus quand c'est écrit et dessiné par une auteure que les fans français ont déjà adoptée.

Ce oneshot est parfaitement maîtrisé, le rythme est le bon pour une histoire en un tome, et nous permet de na pas être frustrés une fois arrivés à la dernière page, ni de s'ennuyer le long des 6 chapitres. Par ailleurs, le scénario est vraiment atypique, tant par ses situations mises en scène, que par les différents rebondissements finaux de l'histoire.

Tout reste très sage dans ce titre, aucune scène de sexe n'est présente, d'où le côté "mignon" souligné plus tôt. Mais que les fans hardcore se rassurent, un chapitre bonus est venu s'implanter à la fin du manga et pallie à ce qui pourrait être un manque pour certains. (ce sera un manque de cohérence pour d'autres)

Bref, la lecture de My Bodyguard est agréable, prenante, mignonne et amusante, tous les ingrédients d'un bon Boy's Love !

Note : 8/10, un bon divertissement tout en douceur

Un amour de cuisinier

Résumé : Kei est un étudiant en cuisine passionné, à tel point qu'il fait 3h de trajet pour aller jusqu'à son école ! Pour ne pas s'écrouler de fatigue, il accepte la colocation proposée par une de ses connaissances, lui permettant de réduire son temps de transport. Il ne savait pas à ce moment-là qu'il allait tomber sur 3 mecs, aux caractères pas simples à vivre tous les jours...Mais parmi eux, un seul attire vraiment son attention : Shôhei, un "acteur en devenir" comme il se définit. Va-t-il réussir à le séduire par le ventre ?

Avis : encore une fois, Junko nous offre un excellent oneshot, dont on se régale ! (ha ha)

Le scénario est simple et va rappeler quelque chose aux fans de Love Hina : un jeune homme débarque dans une colocation d'habitants un peu loufoques, et surtout très bordéliques ! Kei sait s'imposer dès le 1er jour, particulièrement grâce à son talent pour la cuisine, qui ravit les 3 hommes de la maison. Tous les personnages de ce manga sont hauts en couleur et ne peuvent que plaire au lecteur : entre le timide et sérieux étudiant en droit, le je-m'en-foutiste fêtard, et l'acteur un peu candide et arrogant, vous aurez forcément votre chouchou !

Grâce à tous ces portagonistes, on sourit beaucoup, que ce soit par leurs facéties ou par tous les moments très mignons que nous offre l'auteure. En plus de ça, les trames de fond retiennent aussi notre attention, car ils ont un vrai enjeu : le concours de cuisine pour Kei et l'audition pour Shôhei. Dommage qu'on n'ait pas l'épilogue, c'est un peu frustrant... 

Niveau graphismes, on les mangerait (ha ha bis) tous ces beaux garçons qu'on a rien que pour nous, mis en scène de la plus belle des manières par Junko, qui s'en amuse d'ailleurs dans l'une des scènes les plus marquantes de ce oneshot, celle des modèles pour un cours de dessin exclusivement féminin.

Bref, on se marre, on fait plaisir à nos yeux et à notre coeur, à coups de "oooh trop mignon" ! Du pur Junko !

Note : 9/10, romance et humour, une recette qui fonctionne (ha ha ter)

Super Lovers tome 1

Résumé : Haru, un jeune homme de 17 ans, doit se rendre au Canada pour voir sa mère dont on lui a dit qu'elle était à l'article de la mort. Une information mensongère mais qui va lui permettre de revoir de nombreux membres de sa famille, dont le petit nouveau : Ren, un enfant "sauvage" adopté par la mère de Haru. Les deux vont bien s'entendre et une promesse va être faite : une vie en colocation au Japon ! Mais un tragique accident de voiture va frapper Haru, son père et sa belle-mère dont il sera le seul survivant, mais avec des troubles de la mémoire. 5 ans plus tard, Ren débarque chez Haru pour honorer la promesse qu'ils se sont faites...

Avis : cette série s'annonce très prometteuse, ce qui explique l'attente des yaoistes français sur celle-ci ! En effet, l'histoire des deux personnages principaux est très touchante, on assiste à une vraie rencontre entre deux êtres qui ressentent une connexion immédiate. Dès les premières pages, on comprend que ce qui va les lier sera très fort.

Le gros point fort de Abe Miyuki, c'est qu'elle prend le temps de poser l'histoire, ce qui est très rare dans les oeuvres Boy's Love et ce qui explique que Super Lovers compte déjà 5 tomes et est toujours en cours. Autre particularité, la relation amoureuse ne s'installe pas immédiatement, il faut dire que les circonstances ne se prêtent pas tellement à un rapprochement rapide, entre la différence d'âge, l'amnésie de Haru et la jalousie des frères de celui-ci.

Les graphismes sont à l'image de la douceur et de la beauté de la série. Mention spéciale pour les décors au Canada et les animaux, qui nous plongent totalement au fin fond d'une forêt isolée.

Bref, une très très belle série, qui se démarque vraiment par son originalité.

Note : 9/10, beau et drôle